Regroupement novateur, la Fédération des Magasins Coop a fortement influencé le développement de la consommation alimentaire au Québec.
En plus de son siège social à Québec et d’un bureau à Montréal, elle possédait 3 succursales (La Tuque, Mont-Joli et Jonquière) et employait environ 500 travailleurs répartis entre 6 divisions : opérations; mise en marché; promotion coopérative; finances; ressources humaines; développement.
Sur le plan intercoopératif, la Fédération des Magasins Coop a été en relation avec :
- Le Conseil de la coopération du Québec (CCQ)
- La Société de développement coopératif
- L’Association coopérative d’investissement du Québec
- La Coopérative fédérée de Québec
- L’Interprovincial Cooperatives Limited
Évolution
- 13 septembre 1942 : incorporation de l’Alliance des coopératives de consommation, en vertu de la Loi des syndicats coopératifs de Québec (S.R.Q. 1941, chap. 290)
- 6 février 1958 : face à la concurrence des chaînes succursalistes et des regroupements d’épiciers indépendants, remplacement de l’Alliance par la Fédération des Magasins Coop
Cette dernière amène alors ses coopératives membres, surtout localisées hors de Montréal, à agrandir leurs magasins et à pratiquer le libre-service. Elle promeut aussi un plan de développement du secteur coopératif de la consommation dans la région de Montréal.
- 13 décembre 1966 : participation à la création de l’Association coopérative des consommateurs de Montréal (ACCM)
- 1969 : début de l’implantation, en milieu urbain, d’une variante des Magasins Coop nommée Cooprix, qui forme 2 groupes : les Cooprix intégrées à la Fédération et celles contrôlées par des coopératives de base « associées » avec la Fédération des Magasins Coop
Tandis que l’ouverture de nouvelles Cooprix s’accélère, l’ACCM ne cesse d’accueillir de nouveaux membres, et le total de ses ventes s’accroît annuellement.
- Septembre 1970 : création de l’Institut de promotion des intérêts des consommateurs, dont le rôle est d’informer et de conseiller les consommateurs; publication du bulletin d’information Le Réveil du consommateur
À la même époque apparaît un nouveau type de coopérative de consommation dite à contribution directe. Des comptoirs alimentaires, puis des clubs de consommation ainsi que des coopératives d’aliments naturels ou d’alimentation saine sont fondés. Ils approvisionnent exclusivement leurs membres au prix coûtant, moyennant une contribution hebdomadaire qui couvre les dépenses de fonctionnement et de bénévolat.
- 12 octobre 1974 : délestage de 2 succursales montréalaises (boulevard Saint-Joseph et rue Legendre), au profit d’une nouvelle association, la Coop des consommateurs de Montréal (CCM)
Les plus fervents défenseurs de la formule Cooprix désirent un rythme d’expansion plus accéléré et agissent au sein de la CCM.
- 1975 : scission entre la CCM et la Fédération des Magasins Coop
- Printemps 1975 : obtention du contrôle des Cooprix de Montréal et de leur développement par la CCM. Encouragée par le CCQ, mise sur pied du Comité mixte de planification du secteur coopératif de consommation, lors de l’assemblée générale des membres de la Fédération des Magasins Coop.
- Printemps 1976 : dépôt par le Comité du Plan de développement du secteur coopératif de consommation qui propose une nouvelle formule de développement : la Coopérative régionale de consommateurs
- 1976-1979 : formation de 8 coopératives régionales de consommateurs intégrées à la Fédération, pour prendre le contrôle des Cooprix:
· Grand Trois-Rivières
· Haute-Yamaska (Granby)
· Jonquière – La Glaneuse
· Lanaudière (Joliette)
· Pointe-Lévis (Lévis)
· Portneuf (Donnacona)
· Saguenay (Chicoutimi)
· Sainte-Foy
- 1978-1979 : formation de 3 groupes à partir de 15 coopératives de consommation à l’enseigne Cooprix :
· Les Coopératives régionales de consommateurs (8 membres)
· La Coop des consommateurs de Montréal
· Les 6 autres coopératives à l’enseigne Cooprix : la Coopérative de consommateurs de Richmond; la Coopérative de consommation de Charlesbourg; les Magasins Coop d’Albestos, de Mont-Laurier, de Thetford Mines et de Rimouski
- 1979 : mésentente entre les 106 clubs de consommateurs (dont 25 affiliés à la Fédération) et la Fédération des Magasins Coop
Les coopérateurs du mouvement des clubs reprochent à la Fédération de s’être coupée de sa base et d’avoir créé des supermarchés coopératifs dans de grandes villes, faisant des campagnes de recrutement de « consommateurs-coopérateurs » qui n’ont qu’à souscrire de 2 à 5 $ pour devenir membres.
- Juin 1982 : faillite de la Fédération des Magasins Coop
L’analyse des événements porte à croire que la crise économique sévissant à cette époque, alliée à la faiblesse de la structure financière de la Fédération, a contribué à la cessation de ses activités. Ceci sans compter la montée en puissance des concurrents capitalistes causée par la concentration par voie de fusions et acquisitions dans la distribution alimentaire.
Appellations
Fédération des Magasins Coop (1958-1982)
Fédération des Magasins Coop et Coopératives de consommation (1927-1989)
Mandats
- Promouvoir l’évolution du secteur coopératif au Québec.
- Vérifier les livres comptables des coopératives membres.
- Rédiger les états financiers des coopératives membres.
- Publier le journal hebdomadaire de promotion publicitaire (Le Journal Coop) ainsi que le journal mensuel à l’intention des membres Cooprix (Coop Information ou Cooprix Information).
Le fonds témoigne de l’évolution du secteur des coopératives de consommation au Québec. La Fédération des Magasins Coop y a joué un rôle clé de 1942 à 1982.
La partie du fonds acquise de Daniel Picard couvre la période de 1980 à 1982. Elle contient des documents de formation pour les membres des conseils d’administration d’entreprises coopératives et renseigne de façon très pertinente sur :
- Le fonctionnement des conseils d’administration
- La stratégie de dotation
- Le plan d’intégration des gestionnaires de coopératives de consommateurs
Celle acquise de Marie-Claire Malo couvre la période de 1938 à 1978 et renseigne sur :
- L’évolution de la Fédération des Magasins Coop (précédée par l’Alliance des coopératives de consommation)
- Les composantes de base du secteur coopératif de consommation au Québec à divers moments de son évolution
- La Familiale de Montréal et autres « 1res » coopératives de consommation, et leur transformation en Magasins Co-op (puis Coop)
- Les Cooprix intégrées à la Fédération ou contrôlées par des coopératives comme la CCM
- Les coopératives régionales de consommateurs
- Les clubs de consommation qui, avec les coopératives d’alimentation naturelle, sont des coopératives à contribution directe de leurs membres
