« Il n’est pas un crime, pas une combine, pas un mauvais tour, pas une fraude, pas un vice, qui ne vive du secret. » – Joseph Pulitzer
Il y a un peu plus de 80 ans, en 1939, Edwin H. Sutherland formule l’expression « criminalité en col blanc » (white-collar crime) lors d’un discours devant l’American Sociological Association. Il publie son ouvrage phare, White Collar Crime, en 1949. Assortie d’études de cas dénonçant des entreprises délinquantes, la première mouture du livre connaît la censure jusqu’en 1983. En 70 ans, les entreprises sont devenues des personnes morales. Ainsi, à l’instar de personnes physiques, elles peuvent commettre des crimes économiques. À preuve, les magouilles de firmes complices font désormais concurrence aux fraudes comptables et aux détournements d’actifs.
Par essence, la fraude est liée à l’économie : Mercure, dieu du commerce dans la mythologie romaine, n’est-il pas aussi celui des voleurs? Nul système économique ou période historique n’a été exempt de fraudes spectaculaires. Et en ce XXIe siècle, l’ère de l’Internet, les menaces deviennent complexes. La cybercriminalité est omniprésente. Usant de technologies sophistiquées, les fraudeurs les plus avertis repoussent sans cesse les limites.
Perpétrés sous le voile du secret, bien que généralement non violents, les crimes dits de col blanc ont souvent des répercussions dévastatrices sur les entreprises, familles et individus, bien plus que les crimes de rue. Souvent des citoyens d’apparence respectable, les malfaiteurs en col blanc ne lésinent pas sur les moyens pour dissimuler leurs activités, ce qui complique la détection et les poursuites. Et puisque, à quelques exceptions près, les contrevenants s’en tirent avec une simple réprimande, il n’est pas étonnant que leurs crimes engendrent égoïsme et cynisme dans le monde entier, sapant le contrat social.
Voici des exemples de cas portant sur le sujet qui ont été publiés dans la RICG :