Code d’éthique des enseignants de HEC Montréal (PDF)
HEC Montréal se présente à la collectivité dont elle est issue comme une institution d’enseignement supérieur respectée. Les activités d’enseignement, de formation, d’encadrement, de recherche et de publication qui y sont menées contribuent au rayonnement de l’École et rejaillissent sur l’ensemble de cette même collectivité. Désirant contribuer pleinement au maintien de la réputation de l’École et au raffermissement du lien de confiance établi entre la communauté étudiante, les membres du personnel et le public en général envers l’École, l’Assemblée des professeurs de HEC Montréal a adopté en 2009 des principes en matière d’éthique s’adressant aux membres du corps professoral de l’École. Le présent document reprend et actualise à titre de principes directeurs l’essentiel des textes adoptés en 2009 par l’Assemblée des professeurs, étend son application à l’ensemble du corps enseignant et élargit le mandat du Comité d’éthique du corps enseignant de HEC Montréal.
Le Code d’éthique du corps enseignant de HEC Montréal se veut un recueil des six principes directeurs en matière d’éthique servant de guide aux membres du corps enseignant dans leurs relations avec leurs pairs, la communauté étudiante, le personnel non-enseignant, les diverses instances de l’École et la communauté en général. Il vise notamment à fournir des repères pour la gestion des situations de malaise, de malentendu ou de dispute.
Dans l’esprit d’éthique sous-jacent au fondement même de l’institution qu’est l’Université, HEC Montréal est résolument engagée dans la quête et la transmission du savoir par le biais de ses activités d’enseignement, de recherche et de rayonnement. Il revient aux membres du corps enseignant de poursuivre cette mission en favorisant l’avancement et la diffusion de la connaissance en ses murs et à l’extérieur de l’institution. Une telle mission ne peut se réaliser sans une promotion par les membres du corps enseignant des valeurs d’intégrité, d’honnêteté, d’objectivité et de transparence dans l’ensemble de leurs activités, de façon à préserver leur capacité d’agir au mieux des intérêts et de la mission de l’École et à inspirer la plus entière confiance auprès du public.
L’idéal universitaire trouve sa pleine expression dans l’exercice de la liberté académique accordée aux membres du corps enseignant. La liberté académique reconnue par l’institution permet à ces personnes de poursuivre leurs activités d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité sans contrainte doctrinale, idéologique ou morale, et sans intervention ou interférence indue de l’École ou de l’un de ses représentants[1]. Elle assure la libre expression des idées et des opinions dans le cadre des activités contribuant à la mission de l’École.
Il est attendu que la liberté académique doit s’exercer en conformité avec les normes d’éthique énoncées dans le présent code, ainsi que des normes de rigueur scientifique reconnues par le milieu universitaire, tout en tenant compte des droits des autres membres de la communauté universitaire. Dans cet esprit, les membres du corps enseignant acceptent l’expression de points de vue divergents et critiques à leur endroit.
L’activité académique se nourrit également à l’esprit de collégialité qui prévaut depuis toujours au sein de l’École. C’est par le partage et la mise en commun des questions litigieuses et par un appel à la sagesse collective que les membres du corps enseignant de l’École entendent promouvoir cet esprit de collégialité. Cette collégialité se traduit également par la présence soutenue et l’importance accordée à l’implication des membres du corps enseignant au sein des diverses instances administratives de l’École (départements, direction de programmes, instances de recherche, etc.), étant entendu que cette implication individuelle et collective et le soutien ainsi manifestés sont jugés essentiels à l’accomplissement de la mission de l’École.
Toutefois, cet esprit de collégialité ne saurait signifier l’unanimité des points de vue et opinions et restreindre de ce fait le droit de critique ou de réserve que peut manifester un membre du corps enseignant. La collégialité embrasse à la fois la diversité des opinions et la présence de critiques constructives. L’exercice de l’adhésion ou de la critique doit toujours, dans une perspective de collégialité, se manifester dans le respect mutuel que les membres du corps enseignant doivent démontrer en paroles et en actes.
Misant sur la tradition de l’École en matière de collégialité, les membres du corps enseignant considèrent qu’il appartient à cette même communauté de traiter les questions à caractère éthique émergeant au fil de la vie universitaire. Ils s’en remettent à la sagesse d’un comité formé de pairs et de membres de la communauté universitaire de HEC Montréal (voir article 2). Ce Comité a notamment comme mission d’émettre des avis ou des recommandations en regard des cas litigieux et de suggérer aux personnes et instances concernées des avenues possibles de résolution.
Les membres du corps enseignant exercent une responsabilité importante face à l’École et la communauté universitaire. À ce titre, ils s’engagent à respecter les diverses règles qui entourent leur charge. Ils s’engagent notamment à s’acquitter de leur tâche d’enseignement, à contribuer à l’avancement et la diffusion de la connaissance par le biais de la recherche et des publications (pour les membres du corps professoral), à s’impliquer dans le fonctionnement interne de l’École et à participer au rayonnement de l’École dans la communauté qui la soutient. C’est en faisant preuve des plus hauts standards de conduite personnelle et professionnelle, et en assumant la responsabilité de ses gestes et paroles, qu’ils y parviennent. Aux yeux de la communauté universitaire, cette responsabilité est garante du bien-être général et du bon fonctionnement de l’institution.
Dans le cadre de leurs activités d’enseignement, les membres du corps enseignant ont la responsabilité d’offrir à l’ensemble de la communauté étudiante un enseignement rencontrant les plus hauts standards de qualité et de rigueur scientifique. Cet objectif est atteint par les efforts déployés dans la mise à jour des connaissances, par l’accueil réservé aux divers courants de pensée propres aux différentes disciplines, par la dynamique pédagogique et la disponibilité pour la communauté étudiante et les collègues à l’intérieur et à l’extérieur de la classe.
En matière de recherche, les membres du corps enseignant se doivent d’adhérer aux standards éthiques les plus élevés de leur profession[2]. Leur conception de la recherche est marquée au sceau de la prudence et de la diligence. À ce titre, ceux-ci doivent rapporter intégralement leurs résultats sans biais et s’assurer de corriger adéquatement des erreurs décelées ultérieurement. Ils doivent reconnaitre les crédits et l’autorat aux personnes ayant contribué à leurs recherches de façon significative.
Les membres du corps enseignant sont responsables de rendre à la collectivité les services que celle-ci est en droit d’attendre d’universitaires dans les domaines où leurs compétences et leurs disponibilités sont utiles. Comme toute université est tributaire d’une mission sociale envers la collectivité, les membres du corps enseignant doivent privilégier les activités extérieures qui contribuent à l’enrichissement de leur enseignement ou de leurs recherches ainsi que celles qui peuvent contribuer à leur rayonnement comme universitaire ou au rayonnement de l’École. Dans l’exercice de ces activités, ils doivent être guidés par les mêmes principes éthiques que dans leurs fonctions universitaires.
Les membres du corps enseignant doivent faire preuve d’intégrité dans leurs relations avec l’institution et les personnes qui y œuvrent. Cette intégrité se traduit notamment par un haut niveau de rigueur et de compétence attendue dans l’exercice de leurs fonctions. Les membres du corps enseignant doivent assumer leurs responsabilités en s’imposant les plus hauts standards de conduite professionnelle, de façon à conserver et améliorer la réputation d’intégrité et la dignité de la fonction d’enseignant universitaire.
En outre, les membres du corps enseignant sont tenus de faire preuve de bonne foi et de diligence dans l’exercice de leurs rôles, et leurs prises de position doivent se faire selon un principe de précaution caractérisant le professionnalisme de leur fonction.
L’intégrité des membres du corps enseignant se manifeste de multiples façons et dans différents domaines :
Les membres du corps enseignant doivent contribuer au développement des connaissances des membres de la communauté étudiante et de leur autonomie de pensée. Ils garantissent l’intégrité de leurs activités pédagogiques en cadrant bien leurs attentes face aux personnes qui reçoivent leur enseignement. Ils doivent exercer leur pédagogie de façon à soutenir l’apprentissage des membres de la communauté étudiante et ne doivent pas profiter de leur position d’autorité pour imposer directement ou indirectement une idéologie implicite ou explicite. Ils doivent s’efforcer de faire état des courants de pensée reconnus, ce qui ne les empêche pas de faire état de leurs propres positions.
En matière de recherche, on s’attend des membres du corps enseignant qu’ils procèdent avec intégrité et objectivité et sachent reconnaître les contributions de toute personne ayant participé de façon significative à leurs recherches ou à leurs écrits. Ils doivent endosser et soutenir tous les règlements entourant le plagiat. Ils doivent respecter leurs collègues; en appréciant et encourageant l’expression de la diversité de points de vue. Ils doivent exercer leur esprit critique en évitant de prendre à partie les personnes concernées mais en présentant un jugement réfléchi sur les résultats de travaux ou sur les prises de positions servant de base à leur appréciation[3].
L’intégrité se manifeste aussi dans l’utilisation que les membres du corps enseignant font des ressources humaines, financières et matérielles mises à leur disposition. Ils ne peuvent, directement ou indirectement, utiliser leur statut pour accorder, solliciter ou accepter une faveur ou un avantage indu pour eux-mêmes ou pour un tiers.
L’intégrité commande par ailleurs aux membres du corps enseignant de s’abstenir de toute situation réelle, potentielle ou apparente de conflit d’intérêts[4]. Les membres du corps enseignant, dans l’exercice de leur fonction, ne doivent prendre ou participer à une décision qui comporte pour ceux-ci un intérêt personnel, direct ou indirect, dont ils ont connaissance, ou qu’ils semblent posséder, aux yeux d’une personne réfléchie et raisonnablement informée, un tel intérêt personnel, ou qu’ils possèdent un intérêt significatif dans une entreprise sur le point de transiger avec l’École. Les membres du corps enseignant doivent être conscients que ce type de situation contribue à remettre en cause l’indépendance, l’impartialité et l’objectivité avec lesquelles ils sont tenus d’exercer leur fonction.
Il est attendu qu’un membre du corps enseignant appréhendant un éventuel conflit d’intérêts fasse part le plus rapidement possible de la situation aux instances concernées. En situation de conflit d’intérêts avéré, notamment dans les activités de rayonnement ou de transfert, tout membre du corps enseignant doit déclarer son ou ses intérêt(s) de façon transparente.
Un membre du corps enseignant s’abstient également de s’impliquer dans une situation où il est appelé à jouer un double rôle. Par exemple, il n’utilise pas son statut d’enseignant pour promouvoir les produits ou services d’une entreprise ou d’une organisation avec laquelle il a des liens d’affaires, ou pour tout autre avantage personnel dont il pourrait bénéficier.
Un membre du corps enseignant ne doit pas être impliqué dans un rôle d’autorité avec toute personne avec laquelle il entretient des liens d’affaires ou de nature personnelle (conjoint, parent, ami, etc.) en conformité notamment avec le « Code de conduite pour les relations entre les membres de la communauté étudiante et du personnel, incluant le corps enseignant »[5].
Dans le cadre de leurs relations avec les membres de la communauté universitaire de HEC Montréal, les membres du corps enseignant doivent faire preuve d’un respect manifeste. Leur comportement doit refléter une préoccupation de maintenir un climat de travail sain et exempt de toute forme de harcèlement. Envers leurs collègues, les membres du corps enseignant démontrent ce respect par l’appréciation et l’encouragement du travail d’autrui, sans toutefois se voir restreints dans l’exercice de leur droit de critique. En toute circonstance, ils sont tenus à la discrétion sur ce dont ils ont connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de leurs fonctions.
Prenant acte de la diversité existante à l’École, les membres du corps enseignant, dans l’exercice de leurs fonctions, doivent faire preuve d’ouverture envers tous les membres de la collectivité et ils contribuent de ce fait à la réputation de tolérance et au rôle de développement que garantit l’institution.
Le Comité d’éthique du corps enseignant est responsable de l’application du présent Code d’éthique et assume les rôles et responsabilités qui suivent :
Composition du Comité
Membres réguliers :
Membres substituts :
Durée des mandats
Obligation de confidentialité du comité.
Recevabilité d’une plainte
Traitement de la plainte
Recommandations
[1] Voir la Politique sur la liberté académique de HEC Montréal
[2] Voir à ce sujet la Politique sur la conduite responsable de la recherche
[3] Voir à ce sujet la Politique sur la conduite responsable de la recherche
[4] Voir à ce sujet la Politique sur les conflits d’intérêt en recherche
[5] Annexe A de la Politique visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel au sein de HEC Montréal.
[6] Par exemple à la Direction de la recherche, pour une plainte relative à la Conduite responsable en recherche, ou au Comité d’éthique de la recherche pour une plainte relative à la Politique relative à l’éthique de la recherche avec des êtres humains.
Le terme enseignant est utilisé ici de façon générique pour désigner l’ensemble du personnel de l’École accomplissant des fonctions reliées à l’enseignement et/ou à la recherche (professeur, maître d’enseignement, attaché d’enseignement, chargé de cours). À noter que certaines parties du code d’éthique réfèrent plus particulièrement aux activités d’un professeur (par exemple les articles du code liés aux activités de recherche).
De façon à alléger la lecture du texte, le genre masculin est utilisé pour désigner le masculin et le féminin.
Un conflit d’intérêts est un conflit entre les obligations et les responsabilités d’un membre du Comité et ses intérêts privés, professionnels, commerciaux ou publics. Il peut y avoir un conflit d’intérêts réel, apparent ou potentiel lorsqu’un membre du Comité d’éthique :
Un conflit d’intérêts peut être considéré comme réel ou apparent lorsqu’un membre du Comité d’éthique :
Le Comité se réserve le droit de régler les situations ambiguës et de déterminer si un membre du Comité a un conflit d’intérêts réel, apparent ou potentiel pour évaluer une plainte.
La définition de conflit d’intérêts d’un membre du Comité pour l’étude d’une plainte a été adaptée de la définition utilisée par les grands organismes subventionnaires canadiens pour l’évaluation des demandes de subventions pour la recherche :