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Macky Tall : une force tranquille

18 janvier 2021

Après plus de 15 années à la Caisse de dépôt et placement du Québec, Macky Tall (HEC Montréal 1990) joint l’un des gestionnaires privés les plus réputés au monde, le Groupe Carlyle, à titre de coprésident du secteur des infrastructures. Un nouveau défi que relèvera assurément avec brio ce joueur d’équipe, qui sait toujours rester calme face à la tourmente.

Macky Tall - Crédit photo : CDPQ

Crédit photo :  CDPQ

Son parcours est jalonné de nombreuses réalisations dignes de mention, mais celle dont il est le plus fier jusqu’à présent est le projet du Réseau express métropolitain (REM), pour l’impact futur de ce projet de mobilité durable sur la vie de milliers de personnes. Car vouloir faire une différence fait partie de ses priorités, et il veille à transmettre cette philosophie à ses équipes qu’il souhaite diverses, paritaires et multiculturelles, des éléments clés en milieu de travail pour lui. 

Ayant aussi exercé des fonctions de cadre supérieur au sein d’Hydro-Québec, MEG International, Novergaz et Probyn & Company, ce gestionnaire discret nous dévoile ses secrets pour manœuvrer face à des journées qui sont tout sauf métro-boulot-dodo.

Quels sentiments vous animent quand vous repensez à votre passage à l’école?

Je suis très fier d’y avoir étudié. HEC Montréal m’a bien préparé à la carrière que j’ai maintenant, en plus de m’avoir aidé à m’intégrer au Québec, puisque j’en étais seulement à ma 2e année ici lorsque j’y ai fait mon entrée. Je m’y suis fait plusieurs amis, notamment au sein de mon programme [B.A.A., concentrations finance et système d’information] et en joignant l’une des associations étudiantes de HEC Montréal, ce qui a vraiment facilité mon intégration. Et j’ai eu bien du plaisir aussi!

QUE REPRÉSENTE POUR VOUS CETTE NOMINATION AU SEIN DU GROUPE CARLYLE?

C’est un très beau défi pour moi de rejoindre l’un des gestionnaires privés les plus réputés au monde, d’avoir un impact sur cette organisation et de pouvoir bâtir un portefeuille d’infrastructures de classe mondiale. À travers ma carrière, j’ai toujours aimé développer des choses très concrètes, et c’est l’occasion qui m’est présentée, qui plus est, dans un groupe de très grande qualité.

PARMI TOUTES VOS RÉALISATIONS EN CARRIÈRE, Y EN A-T-IL UNE DONT VOUS ÊTES PARTICULIÈREMENT FIER?

Dans chaque emploi que j’ai eu, il y a eu des moments clés, des réalisations dont je suis fier, qui m’ont aidé à évoluer. Mais c’est sûr qu’il y en a une qui se démarque plus que les autres : le REM, un projet au caractère unique, à la fois en raison de son ampleur, mais aussi du modèle financier que la Caisse de dépôt et placement du Québec a proposé. C’est un privilège de travailler sur un projet dont on profitera au quotidien. De plus, il rejoint ma vision et mes convictions en matière de mobilité durable et d’environnement. Quand on regarde la façon dont nos villes ont été construites, ça crée de vrais enjeux de mobilité, des problèmes de congestion, et la planète a besoin que nous réduisions nos émissions de carbone. Ce projet, c’est une solution de transport rapide, sans émission, qui aura un impact durable pendant des décennies.

Quand on aura géré la crise actuelle et qu’on voudra relancer nos centres-villes pour le travail, l’éducation, la restauration, la culture et les loisirs, les métropoles qui ont des solutions de mobilité modernes et efficaces vont récupérer plus rapidement.

EN PLUS D’ÊTRE UN DIRIGEANT DE HAUT NIVEAU, VOUS ŒUVREZ BÉNÉVOLEMENT AUPRÈS DE PLUSIEURS COMITÉS, QUEL EST VOTRE SECRET?

Il y a plusieurs éléments, mais le fait que je ne suis pas de nature très anxieuse, que je reste assez calme face à tout stress, facilite la tâche. Aussi, je suis entouré d’équipes de très grande qualité, des leaders sur lesquels je peux m’appuyer; la capacité de faire confiance à ces leaders est un autre secret. Car plus on évolue dans nos carrières, plus il faut apprendre à ne plus vouloir tout faire par nous-mêmes pour devenir davantage des gestionnaires d’équipe et, éventuellement, des gestionnaires d’organisation. Ça semble simple, mais c’est un apprentissage de déléguer. Et c’est ce qui permet finalement de concilier ces longues journées. Et je vous dirais que mon dernier secret, au cours des dernières années, a été de pouvoir compter sur une adjointe formidable, qui a toujours su m’aider à prioriser. 

Plus on a des responsabilités importantes, plus il faut avoir une humilité sur notre capacité à bien les gérer.

Selon vous, qu’est-ce qui a déjà été accompli en matière d’inclusion et de diversité dans les entreprises québécoises et que reste-t-il à faire?

Il y a beaucoup plus de diversité depuis le début de ma carrière, il y a presque 30 ans, en particulier dans mon secteur. Malgré ces progrès, est-ce assez? Non! On peut faire mieux. Par exemple, si dans nos universités il y a une proportion égale d’hommes et de femmes, il n’y a aucune raison qu’on ne retrouve pas la même parité à tous les paliers de nos organisations.

Par ailleurs, les événements malheureux autour du meurtre de George Floyd et le mouvement Black Lives Matter ont déclenché une réelle prise de conscience mondiale. Cette situation dramatique a sensibilisé beaucoup d’organisations et les a amenées à mettre en place des programmes et à mieux former leurs employés et dirigeants. Je suis optimiste que ceci permettra de continuer à augmenter cette diversité.

Pourquoi trouvez-vous qu’avoir une équipe multiculturelle représente un atout concurrentiel?

Parce que c’est un facteur essentiel au succès. Les études le démontrent, mon expérience personnelle le démontre : pour être de bons investisseurs, il faut bien réfléchir à nos stratégies, nous assurer que chaque investissement a été regardé sous tous ses angles. Pour cela, il faut plusieurs personnes autour de la table qui sont en mesure de se challenger constructivement et, évidemment, la qualité d’un tel exercice se trouve rehaussée si vous avez une diversité de profils et de perspectives.

Si vous êtes 5 personnes qui avez grandi dans la même ville, avez le même âge, les mêmes activités, vous pouvez être très intelligents, mais si vous vous enfermez dans une pièce, il risque d’y avoir un débat moins riche que s’il y a des gens qui ne vous ressemblent pas. C’est le gros bon sens qui le démontre.

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