15 février 2024
Danielle Filistin (HEC Montréal 2002), directrice – Fonds d’investissements stratégiques à Desjardins, a su brillamment faire sa place dans un univers majoritairement masculin. Détentrice du titre CFA, la plus haute distinction du secteur de la finance, et professionnelle en gestion des risques (PRM), cette diplômée de l’École veille aussi au rayonnement et au développement de son industrie, entre autres par son engagement actif auprès de CFA Montréal.
De bénévole à responsable du Comité des relations universitaires pendant plusieurs années, elle est, depuis octobre 2023, membre du conseil d’administration de cette organisation. En 2022, CFA Montréal l’a d’ailleurs nommée Femme qui s’est la plus distinguée par son implication émérite au sein de la communauté financière et de l’investissement de Montréal, lors de l’événement annuel de FIAMtl.
Celle qui s’est taillé une solide place dans ce milieu en évoluant dans les plus grandes institutions du Québec s’assure de surcroît de développer l’expertise financière de demain en redonnant à HEC Montréal. En cette période de l’année où l’inclusion est à l’honneur, elle expose sa vision à ce sujet de même que ses défis, approches et conseils à la relève.
Dans un milieu majoritairement masculin, le défi majeur est de se faire reconnaître et entendre, de mettre en valeur notre perspective différente. Comprendre l’environnement dans lequel on évolue et s’adapter en gardant sa personnalité et son identité sont des éléments clés. L’important pour bien s’intégrer dans cette industrie, c’est de ne pas se perdre dans tout ça, de ne pas ressentir ce fameux syndrome d’imposteur.
Mes études à HEC Montréal ont solidifié ma passion pour la finance. Le corps professoral était toujours disponible pour répondre aux questions et donner sa vision plus concrète et pratique de l’industrie. Aussi, sur le plan professionnel, il y avait cette communauté diplômée que je pouvais consulter, ce qui m’a permis de progresser dans ma carrière. En fréquentant le même établissement, on crée cette alliance ou ce sentiment de confiance qui nous aide beaucoup dans un monde inconnu.
À HEC Montréal, dès qu’il y avait des divergences en classe, bon nombre de professeures et professeurs s’assuraient que chaque étudiante ou étudiant puisse se mettre dans la peau de l’autre pour comprendre sa façon de penser et d’interpréter les cas analysés. Cette approche distinctive favorise l’inclusion en révélant les différentes facettes de la diversité et les biais inconscients de chaque personne. On en a toutes et tous, mais c’est important d’en prendre conscience. Parfois, les enjeux se multiplient par cette incompréhension de l’autre et de sa perception.
Il y a vraiment eu des efforts énormes dans les dernières années à ce sujet. Je pense entre autres à la parité au sein des conseils d’administration. Maintenant, avec l’immigration, comment peut-on apporter cet aspect d’inclusion sous toutes ses formes? Pour progresser comme collectivité, cet enjeu nécessite de la visibilité, un dialogue ouvert et beaucoup d’échanges soutenus. Se donner le temps offre la possibilité de trouver des solutions optimales pour l’ensemble de la diversité.
Je leur conseillerais encore une fois de garder leur identité. Ce qu’on recherche en matière d’inclusion, c’est justement cette variété d’opinions pour des discussions fructueuses permettant l’évolution de la société. On n’espère surtout pas que tous les gens de la diversité deviennent homogènes.
Pour moi, il importe de comprendre la société dans laquelle on vit, de connaître son histoire, ses façons de communiquer et d’agir. On a ainsi de meilleurs outils pour faire valoir nos perspectives sans les imposer, mais plutôt en créant un dialogue.
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