17 mars 2020
« Chaque année, je m’accorde des périodes pour réévaluer comment je pourrais m’organiser pour poursuivre ma croissance professionnelle. »
À la tête de Biron Groupe Santé depuis 2014, un leader dans le domaine de la santé au Québec fondé par son père Denis Biron en 1952, Geneviève Biron, HEC Montréal 1997, a un parcours digne de mention. Guidée par un fort esprit entrepreneurial, cette donatrice fidèle de l’École a fait ses études à temps partiel, le soir, tout en travaillant le jour pour l’entreprise familiale. Elle a à cœur HEC Montréal et a discuté avec nous de ses projets, défis et rêves, alors même que son entreprise venait tout juste de se voir nommer pour une quatrième année consécutive parmi les sociétés les mieux gérées au pays, d’après le concours de Deloitte.
Que représente HEC Montréal pour vous?
HEC Montréal est pour moi un établissement prestigieux et important à Montréal, duquel je suis très fière d’avoir gradué. C’est l’endroit où j’ai eu la chance de faire mon parcours universitaire, qui est une période importante de ma vie. C’est un peu un synonyme de tremplin à mon parcours professionnel, le début de l’étincelle.
Avez-vous des anecdotes en ce qui a trait à votre passage à l’École?
J’ai eu l’occasion d’étudier sur les deux campus : Decelles et Côte-Sainte-Catherine. J’ai vécu toute la révélation d’arriver dans des salles de cours nouvellement construites, dans un environnement lumineux, ça m’avait beaucoup frappée.
Comme votre sœur aînée avant vous (Ève-Lyne Biron, HEC Montréal 1996), vous êtes devenue PDG de l’entreprise familiale. Quel a été votre plus grand défi?
Il y en a plusieurs, mais du côté personnel, mon plus grand défi a été et le demeure même régulièrement de prendre du recul, de me requestionner sur mes façons de faire, de me réajuster, de m’organiser pour dégager la capacité d’en prendre plus. Chaque année, je m’accorde des périodes pour réévaluer comment je pourrais m’organiser pour poursuivre ma croissance professionnelle et celle de Biron Groupe Santé.
Lors de vos études, aviez-vous un autre boulot en tête ou travailler pour l’entreprise familiale allait de soi pour vous?
Nous sommes trois filles chez nous, et nos parents nous ont donné la chance de pouvoir travailler au sein de l’entreprise familiale. Ils avaient vraiment le désir qu’on prenne la relève. Dès l’adolescence, on y a occupé différentes fonctions pour apprendre les rouages, que ce soit messagères sur la route, assistantes, etc. Ces diverses expériences font vraiment une différence pour la prise de décisions aujourd’hui, je dirais même que ça empêche parfois de faire de petites erreurs, puisque je connais le processus quotidien de la compagnie. Je peux comprendre comment telle personne qui fait tel travail peut se sentir, et ça m’amène à avoir de l’empathie et à ressentir différemment comment certains changements peuvent affecter les gens.
Si vous aviez un conseil pour une femme qui aspire à un poste comparable au vôtre, quel serait-il?
De ne pas avoir peur de foncer, d’oser. J’ai dû travailler sur ma confiance en moi et encore aujourd’hui. Souvent, par manque de confiance, on ne se donne pas la chance de pouvoir prendre plus de responsabilités et on tient beaucoup compte du regard des autres. Il faut faire attention aux pensées négatives des gens, même ceux qui veulent notre bien, car ça peut vraiment venir miner notre capacité à aller plus loin.
Avez-vous déjà pensé à votre relève?
Deux de mes nièces dans la vingtaine travaillent au sein de l’entreprise. Elles sont en train de faire la même chose que mes sœurs et moi, soit de prendre une expérience plus opérationnelle. Elles ont des capacités extraordinaires! On verra où ça mène dans le futur, mais je suis très contente qu’elles aient de l’intérêt à travailler dans l’entreprise fondée par leur grand-père…
Quel est votre rêve – personnel ou professionnel – le plus fou?
Plus personnellement, plus tard, j’aimerais bien avoir l’occasion de vivre dans différentes villes du monde; si je pouvais passer 10 semaines à un endroit, 10 dans l’autre, etc., ce serait extraordinaire. Du côté professionnel, je pense que mon rêve est vraiment de poursuivre le développement de l’entreprise, de m’assurer de sa continuité.