Directrice générale de la Maison du développement durable (MDD) depuis 2018, Josée Duplessis (EMBA 2016) a une feuille de route des plus fascinantes, dont le fil conducteur est assurément la cohérence avec ses valeurs et celles de la société.
Avant de se joindre à la MDD, elle a notamment été conseillère municipale et présidente du comité exécutif à la Ville de Montréal, présidente du conseil d’administration de RECYC-QUÉBEC, directrice générale par intérim de la Nation Micmac de Gespeg et directrice principale, Affaires publiques à CN. Elle a même fondé en 1994 la Troupe Luni-Vert, qui a veillé pendant plus de 10 ans à sensibiliser les jeunes à la protection de l’environnement par le biais du théâtre.
C’est pour faire le lien entre ses expériences passées et ses aspirations qu’elle a entrepris l’EMBA McGill – HEC Montréal en 2014. Leader dynamique et efficace, l’administratrice de sociétés certifiée applique maintenant avec succès et passion sa formation de sociologue dans son rôle de gestionnaire à la MDD.
Même si mon passage à HEC Montréal a été de 2014 à 2016, il demeure très actuel, car les liens sont maintenus, autant avec les responsables du programme qu’avec ma cohorte. Je continue à collaborer avec mes anciens collègues de classe, on se soutient mutuellement. J’ai facilement accès au corps professoral quand j’ai des questionnements et ça, c’est très précieux.
Je vais être « cliché », mais je dirais la conscientisation en ce qui a trait à l’importance centrale qu’a le développement durable. Pendant longtemps, on a misé sur l’information et la sensibilisation; maintenant, nous sommes dans le passage à l’action. C’est pourquoi nous en sommes désormais à la transition écologique.
J’ajouterais également la multiplication des interventions de tout acabit ainsi que des engagements et alliances. Ce n’est plus chaque organisation qui fait son chemin en développement durable, on fait ce chemin ensemble.
Il y a eu un éveil plus partagé sur le fait que les répercussions sur la santé sont causées par notre impact à nous, les humains, sur les écosystèmes. Ce n’est que le début, et je suis une positive pragmatique. Quand on identifie le problème – et je préfère parler de défi –, on a déjà presque trouvé la solution. Plus il y a de personnes qui sont en mesure de déterminer les défis, plus on appliquera facilement des solutions.
Nos industries se sont beaucoup améliorées en matière de protection de l’environnement, et c’est excellent! En même temps, la pandémie a mis en lumière nos problématiques sociales criantes, telles que la pauvreté extrême et la distribution inégale des ressources. C’est une grosse réflexion à présent, et on la comprend plus avec l’année qui vient de passer : il y a eu de l’introspection individuelle, mais aussi institutionnelle, sociétale, collective.
Les organisations doivent placer le développement durable au cœur de leur mission et de leur énoncé de valeurs, et non juste avoir un département consacré. Elles doivent faire cela avec bienveillance, en tenant compte de leurs capacités, de ce qu’elles peuvent mettre en œuvre. On ne peut tout faire du jour au lendemain!
Il faut aussi rester exemplaires. Le bâtiment de la MDD était l’un des plus performants en ce qui a trait à l’efficacité énergétique dans le Grand Montréal, et nous avons réussi à l’améliorer. On se doit d’être innovants, de montrer l’exemple et de prendre des risques.
L’enjeu du renouvellement des quartiers, notamment la relance du centre-ville, lorsque nous sortirons enfin de nos maisons, est central! Il sera aussi important de mesurer les répercussions sociales de la pandémie pour miser sur les actions qui ont le plus de répercussions réelles.
Il faut donc amener le développement durable au cœur des missions d’entreprise et ne pas oublier que l’exemplarité, c’est difficile. Ceci dit, on ne connaît jamais le contexte des gens; on doit se faire confiance, être bienveillants envers les autres et ne pas juger. Ceci va répondre à beaucoup d’enjeux.