Benoit Fredette (HEC Montréal 2007), chef de la direction et fondateur de Yoop, fait beaucoup parler de lui cette année et pour cause : alors qu’il travaillait depuis 2017 sur le développement de sa plateforme de spectacles virtuels, avec public en ligne, la crise sanitaire en a accéléré grandement la mise en place. Benoit a saisi l’occasion d’affaires, oui, mais a aussi permis de créer et maintenir des centaines d’emplois du secteur culturel au Québec, avec notamment l’implantation de l’espace Yoop en direct de la Place des Arts. Il a également exporté sa technologie à aux États-Unis.
Une grande fierté pour ce diplômé du B.A.A. – et d’un MBA de l’Université Harvard – qui a su au fil des années jumeler sa passion pour le divertissement et son esprit entrepreneurial et créatif pour faire sa place et cultiver son réseau. Ce dernier, il l’a développé tout autant dans son parcours scolaire que professionnel, notamment au Cirque du Soleil comme chef, finance et stratégie d’entreprise, poste pour lequel il a remporté le prix Relève d’excellence HEC Montréal 2011 (catégorie Grande entreprise).
Même s’il connaît maintenant un succès international, celui qui se décrit comme un collectionneur d’innovations garde toujours du temps pour son alma mater.
HEC Montréal est assurément un des piliers de ma carrière. Le 1er souvenir qui me vient en tête, c’est la qualité des gens rencontrés, la force du réseau, et le 2e, la diversité de l’apprentissage. Pour être entrepreneur et surtout pour réussir à l’échelle internationale, ça prend plusieurs chapeaux, et HEC Montréal permet d’avoir un bon bagage, de ne jamais se retrouver en zone d’inconfort complet.
L’entrepreneuriat peut se matérialiser de nombreuses façons. Plusieurs personnes ont une fibre entrepreneuriale en eux, puis évoluent souvent dans des cadres normatifs qui les empêchent de la faire éclore. HEC Montréal a clairement une volonté de faire ressortir cette fibre.
Je ne suis pas devenu entrepreneur immédiatement à la sortie de l’École, ça s’est établi plus tard dans ma carrière, mais je ne serais pas arrivé là si je n’avais pas eu un enseignement assez varié et un réseau de personnes auxquelles je pouvais m’adresser et poser des questions.
HEC Montréal m’a procuré le cadre de gestion, et je suis allé dans une banque d’investissement tout de suite après, ce qui m’a donné la base du marché du travail. Puis j’ai joint le Cirque du Soleil qui regroupait mes champs d’intérêt : l’industrie, la vision stratégique, la fibre entrepreneuriale.
Je suis par la suite allé à l’Université Harvard pour développer l’aspect international et compléter le bagage dont j’avais besoin pour fonder ma 1re entreprise. C’est parti de la page blanche (pendant mes études), et on a atteint 100 employés en 2 ans, puis on a vendu à une compagnie publique à Londres. J’étais fier de l’accomplissement, mais j’avais d’autres inventions en tête. C’est à ce moment que je me suis lancé dans l’aventure Yoop.
La seule chose qui manquait pour mettre en place la technologie d’événements virtuels qu’on développait depuis plusieurs années, c’était le plan de commercialisation, qu’on pouvait faire rapidement. La 1re décision a été de mettre toutes nos ressources sur cette extension de notre plateforme mère.
Le lendemain du lancement, on a eu pour au-delà d’un an et demi de demandes en événements, alors qu’on était encore une entreprise avec seulement 25 personnes. Nous avons dû accélérer notre plan de croissance, nous entourer de bons gestionnaires. Aussi, la façon de consommer le divertissement était un changement radical pour la population. Personne ne s’était préparé 3 ans à l’avance pour cette pandémie.
Oui, il y a l’aspect affaires qui est intéressant, mais ma plus grande fierté, c’est d’avoir protégé notre équipe et créé des emplois. La 2e, c’est l’impact communautaire du projet, qui a eu un effet de baume sur cette pandémie, car en temps de crise, le divertissement, c’est important.
Un bon conseil que j’ai reçu dans ma carrière, c’est de ne pas avoir peur des échecs dès les débuts et d’apprendre à s’en relever rapidement. Quand je regarde les difficultés qu’on a eues par rapport à la compagnie, si je ne m’étais pas trompé avant, je ne crois pas que j’aurais eu les mêmes instincts.
Plusieurs intrapreneurs collaborent avec moi, et mon style de gestion, c’est de leur donner les outils pour qu’ils puissent réussir de façon créative et unie à l’intérieur de notre organisation. Si nos gens se développent et réussissent, nous allons nous aussi comme entreprise réussir. Comme je le dis toujours : lorsque les membres de mon équipe sont heureux, je suis heureux!