Plus diplômés, mais sans emploi : le paradoxe de l’immigration montréalaise
6 décembre 2016
L’Institut du Québec (IdQ), en collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et Montréal International (MI), a publié l’étude Plus diplômés, mais sans emplois. Comparer Montréal : le paradoxe de l’immigration montréalaise. Les trois organisations ont voulu analyser en profondeur l’immigration montréalaise, tout en la comparant à celle d’autres villes nord-américaines. L’immigration sera en effet un élément déterminant dans la performance économique de Montréal au cours des prochaines années.
Selon les analyses de l’Institut du Québec (IdQ), le taux de diplomation universitaire des immigrants montréalais (33 %) est plus élevé que celui des natifs (24 %), alors que c’est plutôt l’inverse dans 13 des 16 autres villes étudiées. Cet écart en faveur des immigrants s’explique principalement par le faible niveau de scolarité des natifs, nettement inférieur à celui des natifs des autres villes, tandis que le niveau de scolarité des immigrants est supérieur à la moyenne de celui des autres villes.
« Bien que les immigrants montréalais soient parmi les plus scolarisés en Amérique du Nord et que leur taux de diplomation universitaire soit plus élevé que celui des natifs montréalais, c’est ici que leur intégration au marché du travail est la plus difficile, notamment pour ceux qui détiennent un diplôme universitaire », affirme Raymond Bachand, président de l’Institut du Québec (IdQ). « Cette situation intolérable appelle à une mobilisation urgente et à la mise en œuvre rapide des huit propositions concrètes et audacieuses proposées dans notre étude », soutient Mia Homsy, directrice de l’IdQ.
À Montréal, le taux de chômage des immigrants détenant un diplôme étranger s’élève à près de 12,5 %, alors qu’il est d’environ 7 % pour ceux détenant un diplôme canadien. Si la tendance est similaire à Toronto et à Vancouver, elle est plus prononcée à Montréal. De plus, quand les immigrants montréalais possédant un diplôme étranger décrochent un emploi, près de 63 % d’entre eux sont surqualifiés pour le poste qu’ils occupent (taux semblable à Vancouver, mais nettement supérieur à Toronto).
En raison du vieillissement de la population, des besoins en main-d’œuvre ont commencé à se faire sentir dans la région métropolitaine de Montréal. Lorsqu’on exclut les immigrants, le principal bassin de travailleurs potentiels – les personnes âgées de 25 à 54 ans – a en effet diminué de 10 % à Montréal depuis 2006. Dans ce contexte, il est clair que la métropole a réellement besoin de l’apport de tous ses immigrants pour contrer cette baisse.
Le bilan de l’immigration montréalaise réalisé dans cette étude a permis de dégager plusieurs constats. Huit propositions sont mises de l’avant pour améliorer la situation et peuvent être consultées dans le rapport complet : Plus diplômés, mais sans emplois. Comparer Montréal : le paradoxe de l’immigration montréalaise.