La recherche en science des données au service des organismes culturels
13 juin 2017
Les codirecteurs du Carrefour de philanthropie des données, (de gauche à droite) Marc Fredette et Renaud Legoux.
Le Carrefour de philanthropie des données a été officiellement lancé le 7 juin au salon L’Oréal de HEC Montréal. Ce projet promu dans le contexte du 375e anniversaire de Montréal a été initié par l’entreprise montréalaise de marketing AIMIA et est soutenu par l’Institut de valorisation des données (IVADO). Le lancement a également été l’occasion de nommer officiellement les deux codirecteurs du carrefour, les professeurs Renaud Legoux et Marc Fredette.
Pour sa première année, le Carrefour a choisi de concentrer son action sur des organismes culturels en s’associant au Partenariat du Quartier des spectacles. L’objectif est d’offrir à ces organismes une expertise-conseil en valorisation des données. Cette initiative philanthropique doit permettre aux partenaires culturels de mieux connaître leur marché et de tirer de meilleures pratiques. Elle vise également le transfert de connaissances et de savoir-faire en matière d’analytique des données, afin de doter Montréal d’un écosystème de chercheurs et d’entreprises détenant une expertise de premier plan dans ce domaine.
Donner un sens aux données
Les professeurs Legoux et Fredette travaillent depuis un peu plus d’un an à regrouper les forces de plusieurs acteurs de l’entreprise privée, et des secteurs académiques et culturels. « Connaissant l’énorme potentiel du forage de données massives, nous avons encouragé les organismes culturels du Quartier des Spectacles — avec qui nous travaillions déjà — à mettre en commun l’ensemble de leurs informations respectives afin d’en extraire le maximum de connaissances et de grandes tendances », a expliqué Renaud Legoux. « Très axée sur la responsabilité sociale, AIMIA se sert aussi de ce type d’initiatives pour mobiliser ses employés, qui mettent ainsi gracieusement à profit leur expertise pour redonner à la société. »
Cette mutualisation des données a permis, lors d’un premier exercice d’analyse mené en mars, de confirmer ou d’invalider certaines intuitions, par exemple quant aux différences qui existent entre les divers publics du Quartier des spectacles ou encore par rapport à l’utilité de développer des offres groupées. « Tant que l’on ne comprend pas la donnée, nos choix ne sont basés que sur des intuitions et de l’expérience. L’idée ici, c’est d’aller au-delà du sens commun pour tenter d’améliorer les pratiques en fondant nos décisions sur de la connaissance », précise Marc Fredette.
L’expertise des étudiants mise à profit
Pour approfondir cette connaissance, les deux professeurs ont créé une école d’été pour des étudiants de HEC Montréal en fin de deuxième cycle, dans la poursuite d’un cours en analytique des données. L’idée : mettre les données entre les mains des étudiants afin qu’ils développent leurs compétences en consultation dans ce domaine.
Au cours du dernier mois, les étudiants ont donc réalisé un exercice avec 4 organismes culturels pour lesquels ils ont reçu des données pertinentes : le Théâtre du Nouveau-Monde, la Maison-Théâtre, le Club Soda et le Théâtre Saint-Denis. Cette pratique d’offre de services a atteint son point culminant lors des journées de la philanthropie organisées à HEC Montréal les 7 et 8 juin, dans la foulée du lancement du Carrefour. Par le biais de classes de maîtres et de séances de coaching, les étudiants ont eu l’occasion de peaufiner leur formation en apprenant par exemple à bien saisir les besoins du client ou à présenter la donnée de manière adéquate. Les deux journées se sont terminées par la présentation des différentes « offres » étudiantes aux partenaires-clients et par un cocktail de réseautage.