Le coût des projets de transport collectif : le Québec doit être plus performant
Publication d’un rapport du CPP
26 mars 2024
Alors que le gouvernement du Québec prévoit réaliser des projets de transport collectif d’envergure dans les prochaines années, un rapport du Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers (CPP), publié le 21 mars 2024, démontre que les dizaines de milliards investis ne sont pas toujours pleinement justifiés et que ceux-ci ne sont pas conformes aux meilleures pratiques reconnues mondialement.
« Plusieurs grands projets de transport collectif au Québec connaissent des ratées importantes en raison d’enjeux de gouvernance et d’un manque de planification », affirme Jacques Roy, professeur titulaire au Département de gestion des opérations et de la logistique à HEC Montréal et auteur de l’étude.
« Que ce soit à Montréal, à Québec ou à Gatineau, les Québécoises et Québécois sont en droit de s’inquiéter. On peut d’ailleurs penser au REM, dont la 1re phase a été livrée avec 3 ans de retard et des coûts évalués à près de 8 G$, soit 45 % de plus que ce qui avait été prévu initialement. »
Bien que le gouvernement provincial ait déjà annoncé son intention de créer une agence afin de gérer l’exécution des grands projets de transport collectif, l’auteur se questionne sur le fonctionnement de celle-ci : « L’agence suscite l’espoir de plusieurs intervenantes et intervenants. Toutefois, il faut être prudent. On peut s’interroger notamment sur la provenance de cette équipe d’expertes et d’experts, car on risque fort de les trouver au sein des bureaux de projets actuels. Dans quelle mesure la création de cette agence risque-t-elle de retarder la réalisation de ces derniers et de faciliter la gouvernance des projets à venir? »
Plusieurs pistes de solutions
Au rythme auquel les coûts des projets de transport collectif augmentent à travers le monde, il devient urgent de chercher à réduire les montants de tels projets en s’inspirant des meilleures pratiques. Parmi les pistes de solutions avancées dans le rapport, M. Roy met de l’avant l’obligation d’améliorer les 1res étapes du projet, soit le lancement et la planification, puis d’agir plus rapidement lors de l’exécution afin de limiter les risques d’explosion de coûts.
« Au Québec, on ne semble pas en mesure de déterminer correctement les besoins en amont, et c’est là où le bât blesse, évoque Jacques Roy. Prenez l’exemple du 3e lien à Québec; on a abandonné l’idée après avoir proposé différents moyens de relier les 2 rives, sans toutefois publier les études pouvant démontrer la nécessité d’entreprendre un tel projet. »
En savoir plus
Rapport – Coût des projets de transport collectif au Québec : peut-on faire mieux? (PDF)
Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers