La croissance économique du Québec freinée par sa politique industrielle des 25 dernières années
14e édition de Productivité et prospérité au Québec – Bilan
5 mars 2024
Le Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers (CPP) vient de déposer Productivité et prospérité au Québec – Bilan 2023. Le principal constat de cette 14e édition est clair : la politique industrielle du Québec est un échec et nuit à la croissance économique de la province.
« Depuis 25 ans, l’approche en matière de développement économique au Québec est restée la même, explique Robert Gagné, directeur du CPP et coauteur de l’étude. Le gouvernement force l’essor de créneaux qu’il juge prometteurs et cherche passivement à préserver des emplois dans des entreprises peu porteuses sur les plans de la productivité, de l’innovation et de l’investissement. Il en résulte un environnement peu stimulant qui tend à limiter la croissance économique au lieu de l’accélérer, avec les conséquences que l’on observe aujourd’hui. »
Échec d’une politique industrielle figée dans le temps
Malgré des milliards de dollars de fonds publics investis au cours des 25 dernières années, tous les indicateurs associés à la productivité et à la croissance économique au Québec demeurent dans le rouge, et le secteur des entreprises reste peu enclin à engager les activités nécessaires pour accroître la productivité de l’économie.
Ce qui préoccupe avant tout les équipes de recherche de HEC Montréal, c’est qu’en plus d’être inefficace et coûteuse la politique industrielle aggrave désormais la situation par les choix qu’elle impose. « Il ne s’agit plus simplement d’une question de gaspillage de fonds publics, souligne Jonathan Deslauriers, directeur exécutif du CPP et coauteur de l’étude. La politique industrielle interfère dans le processus de réallocation des ressources dans l’économie, d’abord parce qu’elle répond à des besoins d’une époque depuis longtemps révolue. »
Dans ce contexte, Robert Gagné rappelle l’urgence d’effectuer une réforme en profondeur de celle-ci : « Le gouvernement doit impérativement procéder à un diagnostic complet et sans complaisance de ses interventions en matière de développement économique, pour lesquelles il n’existe actuellement aucun recensement valable et encore moins d’évaluations rigoureuses de leur efficacité. Dans le cas contraire, le seul retard que la province parviendra à rattraper est celui qui la sépare de l’Ontario, une économie en perte de vitesse à l’échelle internationale. »
En savoir plus