Repenser l’économie, ici et à l’étranger
Qui a dit que gestion et développement durable ne pouvaient pas faire bon ménage ? Le pôle IDEOS de HEC Montréal rassemble professeurs, étudiants et entrepreneurs autour de l’avancement d’une même mission, visant à mettre l’impact social au centre des décisions des organisations.
Le professeur Luciano Barin Cruz, rattaché au Département de management, est le directeur de ce pôle de recherche et de transfert. Il insiste sur l’importance d’incorporer l’impact social au cœur même du modèle d’affaires. « Cette préoccupation doit véritablement être intégrée à même la chaîne de valeurs, à même les opérations et la stratégie de l’organisation, dit-il. Cet impact va au-delà d’une fondation mise sur pied par l’entreprise pour assurer un volet philanthropique. » Le Pôle IDEOS mène des projets de type préincubation, incubation et accélération des organisations à vocation sociale. L’accompagnement des organisations de même que la documentation des facteurs de réussite et d’échec sont au cœur de ses activités.
Les travaux menés par l’équipe de chercheurs que dirige Luciano Barin Cruz ont conduit ce dernier à piloter des recherches d’envergure, ici comme à l’international. Au Sri Lanka, grâce au soutien de Développement international Desjardins, l’étude de plus de 500 microentreprises a révélé que les programmes de formation traditionnels rataient la cible pour ce qui est de la créativité et de l’innovation, des compétences clés dans des contextes où l’imitation domine les actions entrepreneuriales. Une nouvelle formation a été testée, et les résultats ont démontré le chemin à parcourir. C’est un éclairage inattendu que la recherche a permis de jeter sur la situation; une mise en lumière d’autant plus importante qu’elle survient dans un contexte où l’innovation s’avère déterminante pour la survie de ces microentreprises dans les pays en voie de développement. La nouvelle façon de faire proposée par la recherche a été ensuite appliquée dans la formation de milliers d’autres entrepreneurs.
« Quand on repense les modèles traditionnels, la valeur ajoutée d’une école de gestion comme HEC Montréal, c’est que l’on demeure toujours conscients qu’il faut trouver des modèles économiques viables », conclut Luciano Barin Cruz. « On se penche très sérieusement sur l’impact social, mais la portée à long terme est aussi au cœur de la réflexion. »
Tout repose sur l’équilibre, donc.