Familles en affaires | HEC Montréal dévoile la plus vaste enquête sur les entreprises familiales québécoises
Bien que 63 % d’entre elles ont comme objectif prioritaire de passer le flambeau à la génération suivante, 27 % s’y préparent de façon formelle
Jeudi 28 janvier 2021
Montréal, le 28 janvier 2021 –Familles en affaires | HEC Montréal, propulsées par Deschênes | Molson | Lesage, révèle notamment dans son enquête statistique que bien que 63 % des entreprises familiales ont comme objectif prioritaire de passer le flambeau à la génération suivante, peu d’entre elles s’y préparent de manière formelle (27 %). L’Album de familles 2020, qui se base sur 443 entreprises, est destiné à mieux faire connaître ces piliers essentiels de l’économie auprès des décideurs politiques, des accompagnateurs d’entreprises et des familles en affaires elles-mêmes. Premiers du genre à l’échelle canadienne, ces résultats apportent de l’information sur la situation des entreprises familiales et aussi sur leurs enjeux actuels : parité, succession, gouvernance, nouvelles générations et COVID-19.
Le plus grand portrait des entreprises familiales au Québec
Les entreprises familiales représentent plus de deux tiers des entreprises au Québec, tout comme ailleurs dans le monde ; pourtant, elles sont encore mal connues et plusieurs mythes demeurent. Il n’existe pas de base officielle de données. « Grâce aux résultats de cette enquête statistique; ainsi qu’à l’avis et aux conseils d’experts d’ici reconnus, nous avons enfin de l’information significative et représentative des défis et des besoins de la diversité des familles en affaires à travers le Québec, explique Luis Cisneros, directeur académique du Pôle entrepreneuriat, repreneuriat et familles en affaires. Les organismes qui les accompagnent, les financent et les soutiennent pourront ainsi améliorer la pertinence de leur offre pour mieux comprendre leur clientèle.
De toutes tailles, présentes dans tous les secteurs et dans toutes les régions, les entreprises familiales – un petit commerce ayant pignon sur rue à Saint-Félicien, une PME touristique à Québec ou une multinationale en Beauce – sont toutes dirigées par les fondateurs et fondatrices ou les générations suivantes. Au-delà des résultats prévisibles comme le fait que la majorité (97 %) des entreprises sondées ont un directeur général membre de la famille, l’Album de familles 2020 met en évidence des constats intimement liés avec les enjeux sociétaux actuels.
Résilience et santé mentale en période de COVID-19
Parmi les mesures financières les plus importantes adoptées en période de pandémie par les entreprises, 44,2 % indiquent avoir fait des changements pour fournir des biens et services essentiels, et 52,1 %, des efforts pour développer la capacité de recherche et développement de leur entreprise.
Résultat notable de l’enquête, 70 % des dirigeants des entreprises familiales affirmaient en avril 2020 être confiants, voire très confiants quant à la survie de leur entreprise. Plusieurs études ont déjà confirmé que les entreprises familiales survivent mieux aux crises en raison, en autre, de leur résilience.
Aussi, 34,8 % des entreprises ont vu les membres de la famille qui ne travaillaient pas dans l’entreprise y assumer des tâches diverses. Malgré cet élan de solidarité et l’optimisme des dirigeants, les défis de santé mentale sont réels. Alors qu’avant la pandémie, seul 1 % des dirigeants ne s’estimaient pas en très bonne santé, pendant la pandémie (avril 2020), 11,1 % d’entre eux disent ne pas avoir une bonne santé mentale et 9,3 % ne pas être en bonne santé physique.
Relève et virage numérique
La vision à long terme et le transfert du savoir-faire constituent des avantages concurrentiels des entreprises familiales. Pour 63,1 % d’entre elles, le fait de passer le flambeau à la génération suivante est perçu comme l’un des objectifs les plus importants. Pourtant seules 27% ont un plan formel, et 30% ont un plan informel. « En matière de succession, la majorité des entreprises familiales néglige l’accompagnement lié à la gestion, à la culture ou aux aspects humains. En cette période d’incertitude et de distanciation, les entreprises gagneraient à investir dans les aspects relationnels de la relève », souligne Annie Veilleux, directrice, Familles en affaires | HEC Montréal.
Un autre facteur différenciateur de celles-ci est la capacité d’innover et de s’adapter aux tendances. La majorité des entreprises familiales sondées mentionne avoir besoin d’enrichir leurs compétences pour prendre ou accélérer le virage numérique.
Nouvelles générations et zone paritaire au sein de la direction
L’enquête révèle que, parmi les dirigeants des entreprises sondées, 20 % sont des femmes. Lorsque les femmes dirigent les entreprises familiales, les écarts entre les deux sexes se réduisent, tant dans les équipes de direction, que dans les comités consultatifs et dans les conseils d’administration.
On observe aussi une tendance à la féminisation des dirigeants dans les jeunes générations. En effet, dans la tranche d’âge des 25 à 34 ans la zone paritaire est atteinte à la direction générale et au sein de l’équipe de direction.
Au-delà des statistiques
Au-delà des données quantitatives, 17 experts - chercheurs et praticiens des milieux universitaire, bancaire, du droit et de l’investissement - ont interprété les principaux résultats et apporté des conseils par rapport aux défis présentés.
Cette enquête qui sera mise à jour tous les deux ans, a été réalisée en partenariat avec l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale – HEC Montréal et avec la collaboration spéciale de la Fondation des familles entrepreneuriales.
Lire le rapport de l’enquête avec les avis d’experts
Familles en affaires | HEC Montréal propulsées par Deschênes | Molson | Lesage, a pour mission de sensibiliser, d’accompagner, de former et d’outiller les familles en affaires dans la planification et le processus de relève, ainsi que dans la gouvernance et le développement de l’entreprise familiale. Il favorise également le réseautage pour permettre aux familles en affaires de partager leurs expériences entre elles.
Renseignements
Émilie Novales
HEC Montréal
emilie.novales@hec.ca
438 520-3536
Sources
Luis Cisneros
Familles en affaires | HEC Montréal
luis.cisneros@hec.ca
514 378 6347
Annie Veilleux
Familles en affaires | HEC Montréal
annie.veilleux@hec.ca
514 234 7134
FICHE TECHNIQUE
Méthodologie de l’enquête
- Enquête menée en 2019 et 2020 auprès de 513 répondants de 443 entreprises de toutes les régions du Québec
- La proportion des représentants sondés est équilibrée par rapport à leur âge, à la génération à laquelle ils appartiennent, au sexe, à leur scolarité, à la taille de leurs entreprises, et de leur secteur d’activité
- Des dirigeants, des actionnaires, des membres de l’équipe de direction de l’entreprise et des membres de la famille propriétaire ont participé
- 17 experts, chercheurs et praticiens, accompagnateurs d’entreprises familiales reconnus ont interprété les principaux résultats et ont apporté des conseils directement dans le rapport de l’enquête.
Qu’est-ce qu’une entreprise familiale?
- Dans une entreprise familiale, le pouvoir décisionnel est détenu majoritairement par au minimum deux membres de la famille, qui ont l’intention de la garder au sein de la famille pour les prochaines générations. Il y en a de toutes formes et tailles, de la PME à la multinationale cotée en bourse.
- « Une entreprise ne naît pas en étant familiale. Ce type d’entreprise émerge au fil du temps, lorsque divers membres de la famille s’y joignent comme employés et prennent de plus en plus de responsabilités. Voilà certainement une autre explication de la plus faible représentativité des entreprises familiales fondées après le début des années 2000 dans notre album. » – Annie Veilleux, directrice, Familles en affaires | HEC Montréal
Chiffres clés
- Au Canada, selon l’enquête The Economic Impact of Family- Owned Enterprises in Canada (2019) du Conference Board of Canada, 63,1 % des entreprises privées sont familiales. Cette étude estime que ces dernières représentent deux tiers de toutes les firmes canadiennes du secteur privé et la moitié du produit intérieur brut de ce même secteur. Elle démontre aussi qu’en 2017 les entreprises familiales employaient 6,9 millions de personnes.