La vaccination contre la grippe au Québec : obstacles, déterminants et pistes de solutions
Jeudi 2 novembre 2023
Montréal, le 2 novembre 2023 – Le Pôle santé HEC Montréal dévoile aujourd’hui une étude sur le lourd fardeau économique de la grippe et les obstacles à la vaccination au Québec. Afin de permettre à la province de se rapprocher des cibles fixées par le gouvernement québécois, les auteurs mettent de l’avant des pistes de solutions pour améliorer la couverture vaccinale, basés sur des entrevues de 13 expertes et experts du milieu de la santé.
La grippe au Québec : un lourd fardeau économique
La grippe représente un lourd fardeau pour les gens infectés et le réseau public de santé. Selon les estimations des auteurs de l’étude, les dépenses de santé liées aux consultations médicales en clinique et à l’urgence se sont élevées à 17,2 millions $ et les séjours hospitaliers ont entraîné des coûts estimés à plus de 84,2 millions $ pour le gouvernement du Québec en 2022 (excluant les médicaments). Les conséquences économiques de la perte de productivité au travail et de l’absentéisme des personnes touchées par la grippe sont pour leur part estimées à 292,6 millions $.
« L’évaluation du fardeau économique global de la grippe — 394 M$ au total en 2022 — invite à ouvrir la réflexion sur la nécessité d’élargir les critères de prises de décision entourant la campagne vaccinale de l’influenza en tenant compte de l’impact sociétal, plutôt qu’uniquement le coût pour le réseau de la santé et des services sociaux. »
Cinq freins majeurs à la vaccination
Le rapport rappelle qu’au Québec les taux de vaccination contre la grippe demeurent inférieurs aux objectifs fixés par la santé publique, qui sont de vacciner 80 % de la population considérée à risque. L’an dernier au Québec, 63 % des personnes âgées de 75 ans et plus et 15 % des personnes de 6 mois à 74 ans atteints de maladies chroniques se sont fait vacciner contre la grippe.
Pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles les cibles de vaccination contre la grippe ne sont pas atteintes, les chercheur(e)s ont recueilli les avis de 13 experts du milieu de la santé. L’analyse des entrevues menées a permis d’identifier 5 types de freins majeurs à la vaccination.
- La perception générale sur l’efficacité variable des vaccins d’une année à l’autre est un facteur important d’hésitation à se faire vacciner.
- La méconnaissance de la maladie fait en sorte que plusieurs personnes en sous-estiment les conséquences et ne voient pas l’importance de s’en protéger par la vaccination.
- Les aspects logistiques, par exemple la disponibilité des plages horaires, les lieux des sites de vaccination sont d’autres éléments qui constituent des freins à la vaccination.
- Les comportements individuels comme la phobie des seringues, la crainte des effets secondaires, ont aussi un effet sur le taux de vaccination.
- Les défis liés à la communication, constituent le dernier frein majeur pour la vaccination : la stratégie peine en effet à véhiculer de manière adéquate à la population toutes les nuances liées à l’efficacité du vaccin et l’impact d’un faible taux de couverture pour la société.
Des pistes de solutions pour améliorer la couverture vaccinale
Parmi les pistes de solutions soulevées pour augmenter la couverture vaccinale, les expert(e)s soulignent l’importance d’un accès facile et convivial à la vaccination en mettant l’accent sur des lieux névralgiques et une prise de rendez-vous facile.
Les spécialistes sont également d’avis qu’il faut porter une attention particulière aux communications entourant la campagne : la fréquence, la clarté, la simplicité et la justesse des messages jouent un rôle pour interpeller la population à choisir la vaccination. Ils insistent aussi sur l’importance de partager des informations fiables et véridiques basées sur des données scientifiques probantes et qui proviennent de sources crédibles. L’information et la sensibilisation sont névralgiques et elles se doivent d’être personnalisées aux différents types de profils, celles et ceux qui se font vacciner occasionnellement et celles et ceux qui ne se font jamais vacciner, puisque ce qui les convaincraient de se faire vacciner diffère.
Lire le rapport
Ce rapport, le deuxième dans le cadre de l’étude, s’intéresse aux impacts, aux déterminants et aux pistes de solutions liées à la couverture vaccinale contre l’influenza au Québec.
À propos du Pôle santé HEC Montréal
Le Pôle santé HEC Montréal est une plateforme universitaire qui génère et diffuse de la connaissance autour des meilleures pratiques en gestion de la santé. Cette entité qui regroupe plus de 25 membres du corps professoral experts dans le domaine, des professionnelles et professionnels et des étudiantes et étudiants, réalise des projets de recherche et d’accompagnement, et offre des programmes de formation sur mesure.
L'équipe de Pôle Santé HEC Montréal remercie notamment les organisations Sanofi, Seqirus, et Pfizer pour leur soutien financier indépendant à ce projet. Aucune organisation n'a eu droit de regard sur les résultats de cette étude et les auteurs demeurent entièrement responsables du contenu, incluant de possibles erreurs ou omissions.
Renseignements
Émilie Novales, ARP
Conseillère principale en relation avec les médias
438 520-3536
emilie.novales@hec.ca
Source
Pôle santé HEC Montréal
Denis Chênevert, directeur, Pôle santé HEC Montréal et professeur titulaire, Département de gestion des ressources humaines
denis.chenevert@hec.ca